Dans les années soixante-cinq au cours desquelles
j’ai écrit Potemkine, on m’a informé qu’il existait
en URSS des rapports défavorables sur moi,
pour m’expliquer pourquoi, je n’y étais pas invité
à chanter. Exalter la révolte contre l’injustice sur
ce cuirassé était gênant dans l’URSS de cette époque-là.
L’attaché culturel en France m’a également donné
la raison suivante : ce que vous faites est trop difficile
pour notre public. Je n’ai pas pu résister à lui faire
remarquer que les producteurs et les marchands
du show-biz m’avaient très exactement opposé
la même phrase pendant toute ma carrière.
Quand on vous dit que Potemkine, à l’époque, je n’ai
pas pu la chanter à la télévision, ça paraît aujourd’hui
au public- et même aux directeurs de la télévision-
assez incroyable. Or ce qui s’est passé.
J’ai toujours été en butte à cette censure et, d’autre
part, j’étais considéré comme un faiseur de scandales,
et que je ne suis absolument pas.